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Des membres du Front de libération nationale corse, dans le maquis (photo d'illustration).
98 attentats commis en 2023, 9 avortés et 13 déjoués. Sur ces 120 attaques terroristes dans l'Union européenne, 80 ont eu lieu en France. Dans ce décompte opéré par Europol, paru le 12 décembre, la France se retrouve largement en tête des États étudiés.
The EU Terrorism Situation & Trend Report #TESAT is out now! 📢Terrorists continue to adapt their methods and narratives to exploit global events, digital technology, and societal vulnerabilities.
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- Europol (@Europol) 𝕏 December 13, 2024
Dans ce rapport, sur la situation et les tendances du terrorisme dans l'Union européenne, l'agence européenne de police criminelle a recensé l'ensemble des arrestations pour «infraction terroriste» et des attaques. Seuls sept États membres ont connu des attaques et 21 ont opéré des arrestations au cours de l'année 2023.
Des chiffres en nette hausse. En 2022, le continent avait connu 28 attaques et 18 en 2021. Si le terrorisme islamiste a été le plus meurtrier au cours des dernières années, en France les chiffres gonflent sous l'effet des groupes séparatistes. Parmi les plus actifs on retrouve en Corse le Front de libération nationale Corse (FLNC) et la «Ghjuventù clandestina Corsa» (GcC).
Une menace grandissante et diverse
Un regain d'activité a également été constaté du côté des mouvements «anarchistes et d'extrême gauche». Alors qu'Europol n'avait dénombré qu'une attaque de leur part en 2021, l'agence européenne en a relevé 32 pour la seule année 2023. En revanche les attaques des groupes «d'extrême droite» se sont raréfiées avec seulement deux pour l'année envisagée.
La menace islamiste demeure cependant centrale puisque sur les 426 arrestations effectuées pour des infractions terroristes en 2023, 334 sont liées à l'islamisme. Par ailleurs, 133 des individus interpellés sont extra-européens. En revanche, si la France est le pays le plus visé par les attaques terroristes, le pays se classe seulement troisième en matière d'arrestations avec 62 en 2023 contre 67 en Belgique et 78 en Espagne.
Alors que les conflits au Proche-Orient pourraient rebattre les cartes du terrorisme islamiste, ce rapport - portant sur 2023 - fait état de la poursuite des «activités de collecte de fonds» mais aussi «de recrutement et de propagande» du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans des États membres de l'UE. Cette organisation, considérée comme terroriste par Bruxelles se trouve actuellement au cœur de la reconfiguration militaro-politique en Syrie.